- Maître du Jeu
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Date d'inscription : 06/05/2020
Le prieuré
Ven 8 Mai - 22:50
Le prieuré de Brakenfürt est une grande structure de briques et d'enduit possédant son église, ses couloirs d'accès au cimetière, un oratoire d'hiver sous voûtes en berceau de brise, une salle capitulaire et ses propres écuries avec bien entendu, le bâtiment principal pour les études, les bureaux pour les travaux d'enluminure et recopiage de textes sacrés ainsi que sa bibliothèque.
L'édifice fonde ses revenus sur ses textes théologiques et ses recopiages ainsi que ses écoles. On y apprend les chiffres, comment décorer un livre, possède ses propres encres et ateliers. Sa salle capitulaire possède six travées, dont trois vaisseaux de deux travées chacune couverte en voûtes d'arêtes. À l'étage, la pièce sert de dortoir aux frères.
L'endroit est entouré d'un muret et d'un jardin avec son puits et une statue de Saint Folgrim l'illustre, premier grand Roi canonisé par l'église, celui-ci y est représenté debout, dans une posture de conquérant et l'épée à la main. L'accès au prieuré est limité à deux entrées/sorties l'un par un portillon de fer et l'autre un portail de bois renforcé.
L'édifice fonde ses revenus sur ses textes théologiques et ses recopiages ainsi que ses écoles. On y apprend les chiffres, comment décorer un livre, possède ses propres encres et ateliers. Sa salle capitulaire possède six travées, dont trois vaisseaux de deux travées chacune couverte en voûtes d'arêtes. À l'étage, la pièce sert de dortoir aux frères.
L'endroit est entouré d'un muret et d'un jardin avec son puits et une statue de Saint Folgrim l'illustre, premier grand Roi canonisé par l'église, celui-ci y est représenté debout, dans une posture de conquérant et l'épée à la main. L'accès au prieuré est limité à deux entrées/sorties l'un par un portillon de fer et l'autre un portail de bois renforcé.
- Kleber Reinhard
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Date d'inscription : 06/05/2020
Localisation : Là où Dieu le veut
Re: Le prieuré
Sam 9 Mai - 20:50
Le cheval fourni par l'abbaye d'Ettal avançait lentement jusqu'à rejoindre la grande porte de bois du prieuré. Le ciel de Brakenfürt s’illuminait d'une myriade d’étoiles et celle-ci étaient si brillantes et en rangs si serrés que Reinhard ne put se retenir de lever la tête. Il eut un frisson étouffé dans l’œuf, c'était son émerveillement une chose qu'il écarta rapidement. Ce n’était pas une nuit à perdre du temps en contemplations. Il resserra son habit blanc autour de son corps maigre et sauta du cheval imité bientôt par un second prêtre.
Père Arnaud fut de celui qui servait de chaperon au jeune frère Kleber, bien qu'il eut terminé son noviciat, son chemin était encore parsemé de parchemin, de livres et d'apprentissage. Les routes, les routes étaient dangereuses pour un jeune homme et l'église n'était pas prête à laisser l'un de ses enfants parcourir une telle épreuve tout seul, surtout pour ses enfants favoris. Le petit muret qui cerclait la puissante porte de chêne fut ouverte aux deux voyageurs laissant apparaître un homme rondouillard à la bure marron, bien différente de celle du frère Reinhard, qui elle était ainsi faite : une tunique blanche avec une ceinture de cuir, un scapulaire noir comme le charbon et une capuce elle aussi noir pour les temps pluvieux. On reconnaissait rapidement cet habit pour ce qu'il était, un ordre bien spécifique.
Père Arnaud ! Frère Kleber, oh que votre voyage doit avoir été si long! le frère rondouillard écarta ses mains boudinées en un geste accueillant, sa lanterne émettant un bruit brinquebalant tout en faisant se mouvoir les ombres alentours, comme une centaine de monstres attendant le bon moment pour bondir à nouveau Venez, venez mes frères, abritez-vous nous allons vous fournir de quoi vous sustenter et une chambre pour reprendre des forces.
Ce fut le père Arnaud qui le premier s'avança afin d'offrir l’accolade monastique, Kleber n'appréciait pas les contactes. C'était une épreuve de tout instant, il préférait l'isolement et la méditation. Mais Dieu dictait ses lois, qui était-il alors pour refuser les traditions ? Bref, ceci fait, ils entrèrent dans le prieuré de ce bourg, un endroit majestueux dont l'accès était strictement limité aux frères, moines et élèves ou aux invités. Un très jeune frère arriva aussitôt pour prendre les deux chevaux par la bride, les menant aux écuries du prieuré. Laissant le trio tranquille.
Frère Timoner, nous vous remercions pour votre accueil nocturne, nous savons bien que chacun d'entre vous doit se lever tôt afin de servir le Seigneur et ses ouailles. les mains dans les manches de sa bure, Arnaud avançait lentement sur le petit chemin pavé d'ardoises On dit grand bien de vos travaux et votre bibliothèque est un vrai trésor pour notre Sainte Eglise.
Reinhard tendait l'oreille, sans mot dire. Parfois, il tournait la tête de gauche à droite observant son nouvel habitat. Des jardins sortaient du sol, des arbres fruitiers tels des poiriers ou des mandariniers, pommier... plusieurs rosiers agrémentaient même ces jardins. Mais il était bien difficile d'observer quoi que ce fut sous la lumière capricieuse de la lune, celle-ci se jouait parfois des yeux des trois moines, mais bravant la nuit fière et puissante trônait là la triomphante Statue d'un conquérant et d'un serviteur de Dieu, l'un de ses fils les plus grands, Saint Folgrim l'illustre. Le jeune homme prit un instant pour faire le signe de croix face à lui, une prière pour cet homme qui sut faire régner l'ordre et la justice, justice. Kleber en débordait de la justice, il n'aspirait qu'à ça depuis l'instant fatidique de sa vie, celui qui bouleversa son destin et lui fit prendre ce tortueux chemin, il se recueilli genoux à terre.
Oh oui!!! S'exclama joyeusement le frère Timoner, sa lanterne faisant fuir les ténèbres au moindre mouvement. Si vous appréciez la lecture, vous adorez être ici. Notre bibliothèque est notre fierté.
Frère Timoner s'arrêta un instant, son sourire ne quittant pas son visage poupin... il observa faire son jeune frère face à Saint-Folgrim. Il s'approcha, faisant à chacun de ses pas reculer la pénombre jusqu'à atteindre le jeune Kleber ,et, levant les yeux sur le visage de la statue, celle-ci était en marbre le plus fin avec une plaque de bronze. Chaque jour, des frères la nettoyait afin que tous puissent admirer la grandeur de feu ce saint homme. Arnaud, lui, resta en retrait.
Saint-Folgrim. débuta Timoner Selon la légende, lorsqu'il unifia le peuple de Mithridia, les vents soufflaient l'orage, ils balayaient aussi les nuages bas qui obscurcissaient notre ciel, et sur une hauteur on pouvait alors jouir d'un spectacle subjuguant tous les regards... des levers ou des couchers de soleil, ou encore de ces nuits claires et coupantes, des nuits lumineuses où lune bleue et lune blanche semblaient traverser telles des reines un ciel parsemé d'étoiles aux configurations étincelantes, chaque jour depuis ces victoires est un don de Dieu.
Le frère Timoner avait parlé avec zèle et émerveillement, ses mots lui échappaient comme un livre recrache ses écrits à chaque page que l'on tourne. Reinhard se leva et cessa de se recueillir afin de faire face à son frère aîné, son visage était sérieux, comme à son habitude, mais il partageait le zèle de son confrère.
Dans certaines existences, il existe des moments pivots. Des instants saints où tout change, où les bifurcations sont très claires, où les plus grands font un choix. Saint- Folgrim était de ce bois-là, un changeur portant la grâce de Dieu.
Le jeune frère reprenait sa marche aux côtés de ses deux aînés. Le frère Timoner ne pouvait cacher son enthousiasme, chaque visite était un don de Dieu pour lui, celle du jeune frère l'était d'autant plus qu'on en disait grand bien. Il était un des étudiants les plus assidus et fut l'apprenti du célèbre Norbrecht.
Absolument ! Ah... quel temps ce devait être ! Quelle époque, mais passons tout ceci. Enfin! Nous y voilà. Après avoir parcouru les nombreuses travées décorées, ils arrivèrent à une porte renforcée que le frère venait d'ouvrir en usant de son trousseau de clefs, laissant le soin au père Arnaud d'être garde de la lanterne. Vous pourrez vous restaurer ici, je vais vous apporter de quoi manger et ensuite je vous conduirais à vos chambres.
C'est ainsi que débuta ce nouveau voyage pour Kleber, dès le lendemain après midi, le père Arnaud reprenait la route afin de s'en retourner à l’abbaye d'Ettal, laissant ce jeune homme à ce nouveau décor et un nouvel apprentissage avec un nouveau maître.
Père Arnaud fut de celui qui servait de chaperon au jeune frère Kleber, bien qu'il eut terminé son noviciat, son chemin était encore parsemé de parchemin, de livres et d'apprentissage. Les routes, les routes étaient dangereuses pour un jeune homme et l'église n'était pas prête à laisser l'un de ses enfants parcourir une telle épreuve tout seul, surtout pour ses enfants favoris. Le petit muret qui cerclait la puissante porte de chêne fut ouverte aux deux voyageurs laissant apparaître un homme rondouillard à la bure marron, bien différente de celle du frère Reinhard, qui elle était ainsi faite : une tunique blanche avec une ceinture de cuir, un scapulaire noir comme le charbon et une capuce elle aussi noir pour les temps pluvieux. On reconnaissait rapidement cet habit pour ce qu'il était, un ordre bien spécifique.
Père Arnaud ! Frère Kleber, oh que votre voyage doit avoir été si long! le frère rondouillard écarta ses mains boudinées en un geste accueillant, sa lanterne émettant un bruit brinquebalant tout en faisant se mouvoir les ombres alentours, comme une centaine de monstres attendant le bon moment pour bondir à nouveau Venez, venez mes frères, abritez-vous nous allons vous fournir de quoi vous sustenter et une chambre pour reprendre des forces.
Ce fut le père Arnaud qui le premier s'avança afin d'offrir l’accolade monastique, Kleber n'appréciait pas les contactes. C'était une épreuve de tout instant, il préférait l'isolement et la méditation. Mais Dieu dictait ses lois, qui était-il alors pour refuser les traditions ? Bref, ceci fait, ils entrèrent dans le prieuré de ce bourg, un endroit majestueux dont l'accès était strictement limité aux frères, moines et élèves ou aux invités. Un très jeune frère arriva aussitôt pour prendre les deux chevaux par la bride, les menant aux écuries du prieuré. Laissant le trio tranquille.
Frère Timoner, nous vous remercions pour votre accueil nocturne, nous savons bien que chacun d'entre vous doit se lever tôt afin de servir le Seigneur et ses ouailles. les mains dans les manches de sa bure, Arnaud avançait lentement sur le petit chemin pavé d'ardoises On dit grand bien de vos travaux et votre bibliothèque est un vrai trésor pour notre Sainte Eglise.
Reinhard tendait l'oreille, sans mot dire. Parfois, il tournait la tête de gauche à droite observant son nouvel habitat. Des jardins sortaient du sol, des arbres fruitiers tels des poiriers ou des mandariniers, pommier... plusieurs rosiers agrémentaient même ces jardins. Mais il était bien difficile d'observer quoi que ce fut sous la lumière capricieuse de la lune, celle-ci se jouait parfois des yeux des trois moines, mais bravant la nuit fière et puissante trônait là la triomphante Statue d'un conquérant et d'un serviteur de Dieu, l'un de ses fils les plus grands, Saint Folgrim l'illustre. Le jeune homme prit un instant pour faire le signe de croix face à lui, une prière pour cet homme qui sut faire régner l'ordre et la justice, justice. Kleber en débordait de la justice, il n'aspirait qu'à ça depuis l'instant fatidique de sa vie, celui qui bouleversa son destin et lui fit prendre ce tortueux chemin, il se recueilli genoux à terre.
Oh oui!!! S'exclama joyeusement le frère Timoner, sa lanterne faisant fuir les ténèbres au moindre mouvement. Si vous appréciez la lecture, vous adorez être ici. Notre bibliothèque est notre fierté.
Frère Timoner s'arrêta un instant, son sourire ne quittant pas son visage poupin... il observa faire son jeune frère face à Saint-Folgrim. Il s'approcha, faisant à chacun de ses pas reculer la pénombre jusqu'à atteindre le jeune Kleber ,et, levant les yeux sur le visage de la statue, celle-ci était en marbre le plus fin avec une plaque de bronze. Chaque jour, des frères la nettoyait afin que tous puissent admirer la grandeur de feu ce saint homme. Arnaud, lui, resta en retrait.
Saint-Folgrim. débuta Timoner Selon la légende, lorsqu'il unifia le peuple de Mithridia, les vents soufflaient l'orage, ils balayaient aussi les nuages bas qui obscurcissaient notre ciel, et sur une hauteur on pouvait alors jouir d'un spectacle subjuguant tous les regards... des levers ou des couchers de soleil, ou encore de ces nuits claires et coupantes, des nuits lumineuses où lune bleue et lune blanche semblaient traverser telles des reines un ciel parsemé d'étoiles aux configurations étincelantes, chaque jour depuis ces victoires est un don de Dieu.
Le frère Timoner avait parlé avec zèle et émerveillement, ses mots lui échappaient comme un livre recrache ses écrits à chaque page que l'on tourne. Reinhard se leva et cessa de se recueillir afin de faire face à son frère aîné, son visage était sérieux, comme à son habitude, mais il partageait le zèle de son confrère.
Dans certaines existences, il existe des moments pivots. Des instants saints où tout change, où les bifurcations sont très claires, où les plus grands font un choix. Saint- Folgrim était de ce bois-là, un changeur portant la grâce de Dieu.
Le jeune frère reprenait sa marche aux côtés de ses deux aînés. Le frère Timoner ne pouvait cacher son enthousiasme, chaque visite était un don de Dieu pour lui, celle du jeune frère l'était d'autant plus qu'on en disait grand bien. Il était un des étudiants les plus assidus et fut l'apprenti du célèbre Norbrecht.
Absolument ! Ah... quel temps ce devait être ! Quelle époque, mais passons tout ceci. Enfin! Nous y voilà. Après avoir parcouru les nombreuses travées décorées, ils arrivèrent à une porte renforcée que le frère venait d'ouvrir en usant de son trousseau de clefs, laissant le soin au père Arnaud d'être garde de la lanterne. Vous pourrez vous restaurer ici, je vais vous apporter de quoi manger et ensuite je vous conduirais à vos chambres.
C'est ainsi que débuta ce nouveau voyage pour Kleber, dès le lendemain après midi, le père Arnaud reprenait la route afin de s'en retourner à l’abbaye d'Ettal, laissant ce jeune homme à ce nouveau décor et un nouvel apprentissage avec un nouveau maître.
- Maître du Jeu
- Messages : 21
Date d'inscription : 06/05/2020
Re: Le prieuré
Mer 27 Mai - 18:22
Au prieuré de Brakenfürt, comme dans n'importe quel édifice religieux abritant une communauté de frères, on respectait scrupuleusement la Liturgie des Heures : ces prières quotidiennes réparties en sept offices, dont la première était les Laudes, prenant place à l'aube, juste avant le lever du soleil. On jugeait souvent que c'était la plus importante avec les Complies, car toutes deux sanctifiaient le début et la fin de la journée, entièrement dédiée à Dieu dans son domaine.
Le rythme de vie monastique - au sens large du terme - était donc largement rythmé par les saisons, et en été, les journées commençaient tôt, très tôt. Il était environ trois heures trente du matin lorsqu'on vint toquer à la porte de la chambre de Kleber. Dénudée, presque spartiate, elle comportait comme toutes les autres une simple paillasse pour dormir, un bureau destiné à l'écriture - car tous étaient des érudits -. et enfin, un bougeoir ainsi que sa bougie pour l'éclairage...
Le rythme de vie monastique - au sens large du terme - était donc largement rythmé par les saisons, et en été, les journées commençaient tôt, très tôt. Il était environ trois heures trente du matin lorsqu'on vint toquer à la porte de la chambre de Kleber. Dénudée, presque spartiate, elle comportait comme toutes les autres une simple paillasse pour dormir, un bureau destiné à l'écriture - car tous étaient des érudits -. et enfin, un bougeoir ainsi que sa bougie pour l'éclairage...
- Kleber Reinhard
- Messages : 2
Date d'inscription : 06/05/2020
Localisation : Là où Dieu le veut
Re: Le prieuré
Dim 31 Mai - 23:22
Cette nuit-là, Frère Reinhard avait récupéré de son long voyage débutant une nouvelle page de son histoire. Depuis petit, depuis ce terrible moment Kleber appréciait la vie recluse de l'apprentissage, de par sa nature profonde, il détestait devoir s’exhiber, se joindre aux autres. Ce n'était pas si étonnant que cela lorsqu'on connaissait son passé... ainsi ses seuls moments de bonheur, il les connaissait lorsqu'il était enfermé dans sa cellule aux murs de pierre.
Dès les premiers instants, lorsqu'on lui présenta sa nouvelle chambre il passa son temps à nettoyer, obsessionnellement. Il l'avait récuré dans ses moindres recoins, vérifiant ensuite la paillasse qu'elle n'habitait pas la moindre créature... Il haïssait les insectes. C'était comme cela qu' il pouvait savourer des rêves de gloire... ou plutôt de vengeance, qui, dans sa réalité, lui étaient interdits par son aversion envers la vie, la société et de par son noviciat. Ses desseins étaient simples. La route serait longue.
Lorsqu'une personne toqua à la porte du jeune frère celui-ci méditait genoux à terre, sur le sol froid de cette cellule tout en faisant face à un petit crucifix de bois, psalmodiant quelques prières ? Méditant ses connaissances tout en pensant à Dieu ? Son esprit était sa seconde cellule. Il se leva, frottant ses genoux endoloris par la douleur... Elle était bonne cette douleur, c'était celle du pèlerin, celle d'un humble frère endurant une épreuve afin de prier Dieu, de méditer. Il lissa sa soutane blanche, enfila son scapulaire noir tout en se dirigeant du côté de la porte, deux poches violacées soutenaient son regard lorsqu'il l'ouvrit au visiteur.
Dès les premiers instants, lorsqu'on lui présenta sa nouvelle chambre il passa son temps à nettoyer, obsessionnellement. Il l'avait récuré dans ses moindres recoins, vérifiant ensuite la paillasse qu'elle n'habitait pas la moindre créature... Il haïssait les insectes. C'était comme cela qu' il pouvait savourer des rêves de gloire... ou plutôt de vengeance, qui, dans sa réalité, lui étaient interdits par son aversion envers la vie, la société et de par son noviciat. Ses desseins étaient simples. La route serait longue.
Lorsqu'une personne toqua à la porte du jeune frère celui-ci méditait genoux à terre, sur le sol froid de cette cellule tout en faisant face à un petit crucifix de bois, psalmodiant quelques prières ? Méditant ses connaissances tout en pensant à Dieu ? Son esprit était sa seconde cellule. Il se leva, frottant ses genoux endoloris par la douleur... Elle était bonne cette douleur, c'était celle du pèlerin, celle d'un humble frère endurant une épreuve afin de prier Dieu, de méditer. Il lissa sa soutane blanche, enfila son scapulaire noir tout en se dirigeant du côté de la porte, deux poches violacées soutenaient son regard lorsqu'il l'ouvrit au visiteur.
- Maître du Jeu
- Messages : 21
Date d'inscription : 06/05/2020
Re: Le prieuré
Ven 12 Juin - 6:52
- Frère Reinhard.
Deux traits en particulier caractérisaient l'homme qui se tenait debout devant la porte; et venait de prendre la parole : d'un côté son embonpoint, qui bien que peu surprenant chez un moine, ceux-ci souvent mieux nourris que les paysans, restait inhabituel. De l'autre, son regard plutôt vague, distant, presque bovin.
- Père Abelard m'a enjoint de vous faire visiter l'enceinte avant le début des Laudes.
Le père Abelard n'était nul autre que le prieur, le responsable administratif et spirituel du prieuré de Brakenfürt, lui-même subordonné à l'abbé Lanslet ; supérieur de l'abbaye de Waldstedt, la ville plus proche, mais qui y était parfois de passage avec quelques membres de sa congrégation.
- J'espère que vous avez fait bon voyage, et que votre nuit fut reposante... ?
Le moine avait déjà commencé à s'éloigner, et lançait la conversation d'une voix aussi traînante que les pans de sa bure. Qu'il n'ait pas relevé les cernes de Kleber dénotait soit d'un sens de l'observation peu développé, soit d'un manque d'intérêt.
Deux traits en particulier caractérisaient l'homme qui se tenait debout devant la porte; et venait de prendre la parole : d'un côté son embonpoint, qui bien que peu surprenant chez un moine, ceux-ci souvent mieux nourris que les paysans, restait inhabituel. De l'autre, son regard plutôt vague, distant, presque bovin.
- Père Abelard m'a enjoint de vous faire visiter l'enceinte avant le début des Laudes.
Le père Abelard n'était nul autre que le prieur, le responsable administratif et spirituel du prieuré de Brakenfürt, lui-même subordonné à l'abbé Lanslet ; supérieur de l'abbaye de Waldstedt, la ville plus proche, mais qui y était parfois de passage avec quelques membres de sa congrégation.
- J'espère que vous avez fait bon voyage, et que votre nuit fut reposante... ?
Le moine avait déjà commencé à s'éloigner, et lançait la conversation d'une voix aussi traînante que les pans de sa bure. Qu'il n'ait pas relevé les cernes de Kleber dénotait soit d'un sens de l'observation peu développé, soit d'un manque d'intérêt.
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