- Maître du Jeu
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La forge
Ven 8 Mai - 22:51
Une centaine de mètres avant que les premières maisons du bourg ne puissent être en vue, se dresse un bâtiment en bois un peu plus grand qu'une habitation classique. Bâti sur deux étages, le rez-de-chaussé est en partie en extérieur et laisse voir une imposante enclume scellée sur un tronc de chêne centenaire. Ce plan de travail est situé en plein centre de ce qu'on pourrait définir comme un perron couvert d'une dizaine de mètres carré, et n'est pas le seul à occuper cet espace. Derrière la forge se trouve un four en pierre noircies par les fumées, qui ne sont malheureusement pas toujours évacuées par le conduit remontant sur le mur extérieur. Situé contre le mur du salon, ce four permet de chauffer l'habitation quand l'homme ou la femme travailleuse l'allume afin de commencer sa difficile journée de labeur. Une optimisation énergétique indispensable à toute vie simple, car quand on avait pas le luxe de vivre dans un palace, il fallait réfléchir et penser sa maison afin que tout soit un gain de confort.
Entre la forge et le four se trouve une sorte de table en bois amovibles de par ses deux roues, à laquelle est rattachée une trentaine d'outils dont plusieurs marteaux, une tenaille ainsi qu'une gouge. A gauche, relié au plan de se travail se trouve un immense soufflet de la taille d'un homme, permettant de garder le métal à température avant de le travailler sur l'enclume. On devine sans mal que le four ne sert qu'a mettre en forme le minerai, tout le reste de la fabrication se passant entre l'enclume et le plan de travail. Le dernier meuble visible est une peau tendue dans un cadre par un cheminement de cordes, utilisée afin de redresser le fil des lames. Au dessus de tout cet atelier déjà éloquent trône fièrement une insigne en forme de fer à cheval, dans laquelle est dessinée une forge et un marteau.
Comme souvent dans ce genre d'activité, la demeure de l'artisan est située au dessus de son lieu de travail, et il n'est pas rare que la tavernier dorme dans sa taverne, le boulanger ou le meunier non loin de son moulin, ainsi il en va de même pour le forgeron qui habite directement au dessus de son espace de travail. Une porte en bois signe la délimitation entre l'espace commercial et la vie privée, et bien peu de client peuvent se vanter de la franchir, car toutes les transactions s'effectuant en extérieur. Seuls les amis proches de la famille viennent de temps à autre partager une miche de pain ou une choppe de bière, et encore rarement, car la taverne est davantage propice à ce genre d'échange.
De suite derrière la porte est située le salon - cuisine, simplement composé d'une table pour six avec deux bancs en bois brut ainsi que d'une hôte supportant une lourde marmite en fonte. Sous cette dernière, on peut trouver des restes de charbon de bois ainsi qu'un tourne broche rudimentaire. Un arche signe une délimitation avec une autre pièce, plus modeste et qui comporte une chaise en bois, une sorte de petit vaisselier et une étagère remplie de pots contenant des épices communes. A l'étage enfin, on trouve deux pièces, dont un grenier servant à conserver de la viande séchée et des vivres stockés dans de la saumure ainsi qu'une unique grande chambre occupant tout le reste de l'étage. Dans cette dernière, il y'a trois "lits" ou plutôt couches, composés d'un cadre en bois avec des couvertures, peaux et "oreillers" faits de boules de tissus. On peut y trouver quelques meubles de peu de valeur comportant des changes ainsi que des draps, des vêtements et tout le nécessaire à une vie ordinaire.
Que ce soit devant ou autours de cette bâtisse, il n'y a aucun chemin de pierre, seule une route terreuse les jours de vent et boueuse les jours de pluie. Rien ne précise la spécialité de cette forge, ni le nom du propriétaire, mais dans le bourg, tout le monde sait que la forge de la famille Adelruth est spécialisée dans les outils, fers à cheval et petits œuvres. Ce n'est en définitive pas ici que viendra se fournir le grandiloquent chevalier à la recherche d'une armure avec laquelle il pourra s'en aller en bataille.
Entre la forge et le four se trouve une sorte de table en bois amovibles de par ses deux roues, à laquelle est rattachée une trentaine d'outils dont plusieurs marteaux, une tenaille ainsi qu'une gouge. A gauche, relié au plan de se travail se trouve un immense soufflet de la taille d'un homme, permettant de garder le métal à température avant de le travailler sur l'enclume. On devine sans mal que le four ne sert qu'a mettre en forme le minerai, tout le reste de la fabrication se passant entre l'enclume et le plan de travail. Le dernier meuble visible est une peau tendue dans un cadre par un cheminement de cordes, utilisée afin de redresser le fil des lames. Au dessus de tout cet atelier déjà éloquent trône fièrement une insigne en forme de fer à cheval, dans laquelle est dessinée une forge et un marteau.
Comme souvent dans ce genre d'activité, la demeure de l'artisan est située au dessus de son lieu de travail, et il n'est pas rare que la tavernier dorme dans sa taverne, le boulanger ou le meunier non loin de son moulin, ainsi il en va de même pour le forgeron qui habite directement au dessus de son espace de travail. Une porte en bois signe la délimitation entre l'espace commercial et la vie privée, et bien peu de client peuvent se vanter de la franchir, car toutes les transactions s'effectuant en extérieur. Seuls les amis proches de la famille viennent de temps à autre partager une miche de pain ou une choppe de bière, et encore rarement, car la taverne est davantage propice à ce genre d'échange.
De suite derrière la porte est située le salon - cuisine, simplement composé d'une table pour six avec deux bancs en bois brut ainsi que d'une hôte supportant une lourde marmite en fonte. Sous cette dernière, on peut trouver des restes de charbon de bois ainsi qu'un tourne broche rudimentaire. Un arche signe une délimitation avec une autre pièce, plus modeste et qui comporte une chaise en bois, une sorte de petit vaisselier et une étagère remplie de pots contenant des épices communes. A l'étage enfin, on trouve deux pièces, dont un grenier servant à conserver de la viande séchée et des vivres stockés dans de la saumure ainsi qu'une unique grande chambre occupant tout le reste de l'étage. Dans cette dernière, il y'a trois "lits" ou plutôt couches, composés d'un cadre en bois avec des couvertures, peaux et "oreillers" faits de boules de tissus. On peut y trouver quelques meubles de peu de valeur comportant des changes ainsi que des draps, des vêtements et tout le nécessaire à une vie ordinaire.
Que ce soit devant ou autours de cette bâtisse, il n'y a aucun chemin de pierre, seule une route terreuse les jours de vent et boueuse les jours de pluie. Rien ne précise la spécialité de cette forge, ni le nom du propriétaire, mais dans le bourg, tout le monde sait que la forge de la famille Adelruth est spécialisée dans les outils, fers à cheval et petits œuvres. Ce n'est en définitive pas ici que viendra se fournir le grandiloquent chevalier à la recherche d'une armure avec laquelle il pourra s'en aller en bataille.
- Illyana Adelruth
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Re: La forge
Jeu 14 Mai - 21:44
Le crépuscule se couche lentement sur Brakenfürt, les derniers rayons du soleil achevant de transformer la forêt avoisinante en un lieu bien inhospitalier pour le vagabond qui serait parti cueillir des baies. A moins de deux kilomètres à l'ouest, on peut apercevoir depuis la forge ainsi que le chemin la jouxtant, une multitude de lumières tantôt fixes, tantôt oscillantes, qui sont en réalité autant de torches et de feux qu'il n'y a de vie en ville. Il ne fait aucun doute non plus que depuis cette dernière, la fumée et la lumière s'échappant du foyer éclairait l'étoile polaire qu'était ce lieu de confection, un phare dans la nuit aux abords de la civilisation. Assise sur une vieille bûche non loin du soufflet, Illyana avait achevé sa journée de travail depuis bien longtemps et achevait de réfléchir aux différentes commandes du lendemain. Son père quant à lui, était occupé à faire un travail d'homme : empiler les buches proprement derrière la bâtisse. Le son du bois s'entrechoquant à chaque lot lâché résonnait sans mal jusqu'à la route, ou il se mêlait au bruit des sabots des derniers cavaliers et marchants rejoignant la ville. De temps à autre, la brune levait la main afin de saluer sobrement des visages connus, ceux avec qui elle avait grandi, ceux qui l'avaient vu grandir quand ce n'était pas des marchands réguliers.
D'aucun ne s'arrêta afin de converser et pour cause, la nuit n'était pas très loin de tomber entièrement et il serait dès lors plus complexe de circuler sur cette route capricieuse formée uniquement par les va et viens constants plus que par une réelle envie de baliser le chemin. Entre chaque claquement de sabot, on pouvait d'ores et déjà entendre des bruits nocturnes, que ce soit des petits insectes, des bruissements de feuille, des cris de renards aux chiens égarés, toute la vie qu'abritait les environs. En fond, on entendait également la vie au loin, les cris des hommes ivres faisant la fête d'une simple choppe ou ceux annonçant la fermeture de leur commerce. C'était une soirée comme une autre dans cette ville emplie de vie qu'était Brakenfurt.
D'un geste lent, la brune aux pupilles couleurs nuit se redressa afin de pouvoir prendre appuis contre le soufflet non loin, suffisamment pour pouvoir à l'aide d'une plume d'oie non ébarbée, avoir l'assise suffisante afin de pouvoir écrire sur un bout de tissu sale, quelques tracés précis. L'encre était ce qu'on appelait de l'encre fauve, la plus commune et usitée, consistant en un mélange d'eau et de noix de galle. C'était la plus accessible de toutes, le noir étant généralement réservé aux copistes. De loin, on pourrait deviner à son geste qu'elle s'appliquer à écrire une recette harmonieuse ou une quelconque histoire, mais il n'en était rien. Illyana écrivait un langage universel, l'un des plus vieux au monde pouvant traverser à l'aide de ses arcanes secrètes n'importe quelle barrière linguistique : Celui des mathématiques.
Ces derniers étaient utiles quand on tenait un commerce, non seulement afin de tenir des comptes cohérents afin de s'acquitter des différentes taxes, également afin de ne pas se faire rouler, mais aussi afin de pouvoir prendre des mesures et surtout, les mettre en pratique sans que le résultat ne soit difforme ou désagréable à l’œil. Que ferait donc un artisan d'un clou trop grand de deux centimètres ? Absolument rien et sans doute viendra t-il vous réclamer de payer les soins de son cheval blessé par la pose du fer ou bien de son bétail coupé par une pointe rebelle ayant traversé le bois d'une clôture quelconque. La forge était facile vue de l'extérieur, mais les mesures et le travail complexe que représentait certaines commandes de matériel sur mesure dérouterait sans mal celui qui n'a guère appris à faire usage de la science de l'arithmétique. Les chiffres étaient à la forge ce que les mots étaient aux bardes, un outil indispensable afin de rendre son voisin heureux de pouvoir - et que ce soit à l'aide d'un objet bien fait ou un verbe bien amené - rendre son amie heureuse et plus encline à lui donner un fils. La vie ne tenait à rien, au fond. Concentrée sur sa tâche, Illyana dessine précisément un clou très spécifique qui n'était pas rond mais biseauté, dans le métier, on l'appelait d'ailleurs le grain d'orge. C'était là un clou bien connu de tous les palefreniers car c'était grâce à ce dernier que l'on ferrait les chevaux. Il n'y avait aucune place à l'erreur, chaque clou devant s'adapter à chaque fer et surtout, leur forme devait être quasiment parfaite afin de longer correctement la paroi du pied de l'équidé, seule partie insensibilisée permettant de ferrer sans le blesser gravement.
La brune ne savait nullement poser ce genre de matériel sur un cheval, mais savait très bien comment cela fonctionnait, car il était impossible de travailler sans savoir ce que chaque outil faisait et la raison de leur conception particulière. Son travail débordait ainsi sur d'autres connaissances, mais le cas était aussi vrai pour le palefrenier qui devait chauffer le fer, effectuer un chanfrein et le porter. Cela ne faisait pas de lui un forgeron, mais lui aussi avait besoin d'être formé à minima dans le métal. Une parfaite harmonie entre les corps de métiers qui créait rapidement une proximité, car n'importe quel artisan en tête de production comme pouvait l'être un tanneur ou un forgeron, savait pertinemment ce que l'artisan devait faire de son produit final. Cela avait d'ailleurs tendance à créer une complicité tacite entre les fournisseurs et ceux se servant des fournitures.
Pour toutes ces raisons, son travail se devait d'être exemplaire pour les mesures de ces clous, qui serviront à équiper des affrus effectuant leurs tâches dans les champs et donc, plus massifs que les palefrois servant à promener ces dames le long des routes au printemps. La commande venait de Volker, un vieux maraîcher cultivant des légumes de toute sorte, allant de salade au chou en passant par la carotte. Sur le côté du clou, la brune dessine un petit sceau spécifique, celui qui certifie que le produit final vient de la forge Adelruth. Seul son père après vérification était autorisé à l'apposer sur la marchandise, et pour cause, sa fille n'avait pas encore reprit l'affaire et c'était lui le responsable de la qualité de tout ce qui sortait de son atelier. Dans le travail, il n'y avait aucune confiance, surtout quand ce dernier faisait et défaisait des réputations, qui elles même ramenaient du pain sur la table, alors un accident avec du matériel mal façonné serait la dernière des choses à faire en ce monde.
D'aucun ne s'arrêta afin de converser et pour cause, la nuit n'était pas très loin de tomber entièrement et il serait dès lors plus complexe de circuler sur cette route capricieuse formée uniquement par les va et viens constants plus que par une réelle envie de baliser le chemin. Entre chaque claquement de sabot, on pouvait d'ores et déjà entendre des bruits nocturnes, que ce soit des petits insectes, des bruissements de feuille, des cris de renards aux chiens égarés, toute la vie qu'abritait les environs. En fond, on entendait également la vie au loin, les cris des hommes ivres faisant la fête d'une simple choppe ou ceux annonçant la fermeture de leur commerce. C'était une soirée comme une autre dans cette ville emplie de vie qu'était Brakenfurt.
D'un geste lent, la brune aux pupilles couleurs nuit se redressa afin de pouvoir prendre appuis contre le soufflet non loin, suffisamment pour pouvoir à l'aide d'une plume d'oie non ébarbée, avoir l'assise suffisante afin de pouvoir écrire sur un bout de tissu sale, quelques tracés précis. L'encre était ce qu'on appelait de l'encre fauve, la plus commune et usitée, consistant en un mélange d'eau et de noix de galle. C'était la plus accessible de toutes, le noir étant généralement réservé aux copistes. De loin, on pourrait deviner à son geste qu'elle s'appliquer à écrire une recette harmonieuse ou une quelconque histoire, mais il n'en était rien. Illyana écrivait un langage universel, l'un des plus vieux au monde pouvant traverser à l'aide de ses arcanes secrètes n'importe quelle barrière linguistique : Celui des mathématiques.
Ces derniers étaient utiles quand on tenait un commerce, non seulement afin de tenir des comptes cohérents afin de s'acquitter des différentes taxes, également afin de ne pas se faire rouler, mais aussi afin de pouvoir prendre des mesures et surtout, les mettre en pratique sans que le résultat ne soit difforme ou désagréable à l’œil. Que ferait donc un artisan d'un clou trop grand de deux centimètres ? Absolument rien et sans doute viendra t-il vous réclamer de payer les soins de son cheval blessé par la pose du fer ou bien de son bétail coupé par une pointe rebelle ayant traversé le bois d'une clôture quelconque. La forge était facile vue de l'extérieur, mais les mesures et le travail complexe que représentait certaines commandes de matériel sur mesure dérouterait sans mal celui qui n'a guère appris à faire usage de la science de l'arithmétique. Les chiffres étaient à la forge ce que les mots étaient aux bardes, un outil indispensable afin de rendre son voisin heureux de pouvoir - et que ce soit à l'aide d'un objet bien fait ou un verbe bien amené - rendre son amie heureuse et plus encline à lui donner un fils. La vie ne tenait à rien, au fond. Concentrée sur sa tâche, Illyana dessine précisément un clou très spécifique qui n'était pas rond mais biseauté, dans le métier, on l'appelait d'ailleurs le grain d'orge. C'était là un clou bien connu de tous les palefreniers car c'était grâce à ce dernier que l'on ferrait les chevaux. Il n'y avait aucune place à l'erreur, chaque clou devant s'adapter à chaque fer et surtout, leur forme devait être quasiment parfaite afin de longer correctement la paroi du pied de l'équidé, seule partie insensibilisée permettant de ferrer sans le blesser gravement.
La brune ne savait nullement poser ce genre de matériel sur un cheval, mais savait très bien comment cela fonctionnait, car il était impossible de travailler sans savoir ce que chaque outil faisait et la raison de leur conception particulière. Son travail débordait ainsi sur d'autres connaissances, mais le cas était aussi vrai pour le palefrenier qui devait chauffer le fer, effectuer un chanfrein et le porter. Cela ne faisait pas de lui un forgeron, mais lui aussi avait besoin d'être formé à minima dans le métal. Une parfaite harmonie entre les corps de métiers qui créait rapidement une proximité, car n'importe quel artisan en tête de production comme pouvait l'être un tanneur ou un forgeron, savait pertinemment ce que l'artisan devait faire de son produit final. Cela avait d'ailleurs tendance à créer une complicité tacite entre les fournisseurs et ceux se servant des fournitures.
Pour toutes ces raisons, son travail se devait d'être exemplaire pour les mesures de ces clous, qui serviront à équiper des affrus effectuant leurs tâches dans les champs et donc, plus massifs que les palefrois servant à promener ces dames le long des routes au printemps. La commande venait de Volker, un vieux maraîcher cultivant des légumes de toute sorte, allant de salade au chou en passant par la carotte. Sur le côté du clou, la brune dessine un petit sceau spécifique, celui qui certifie que le produit final vient de la forge Adelruth. Seul son père après vérification était autorisé à l'apposer sur la marchandise, et pour cause, sa fille n'avait pas encore reprit l'affaire et c'était lui le responsable de la qualité de tout ce qui sortait de son atelier. Dans le travail, il n'y avait aucune confiance, surtout quand ce dernier faisait et défaisait des réputations, qui elles même ramenaient du pain sur la table, alors un accident avec du matériel mal façonné serait la dernière des choses à faire en ce monde.
- Maître du Jeu
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Re: La forge
Mer 27 Mai - 18:23
Que l'on appartienne au clergé, à la noblesse ou au tiers-état, il était un son si caractéristique que l'on pouvait inévitablement le reconnaître : celui des sabots de chevaux foulant la terre... et à cet instant, Illyana pouvait l'entendre distinctement qui s'approchait de la forge.
Rarement usités pour la laboure, parce que trop chers ou trop précieux, les paysans leur préféraient souvent les bœufs ; mais avec le soleil aussi bas dans le ciel, il ne pouvait s'agir du retour des champs, celui-ci s'étant déjà effectué quelques heures auparavant.
La meilleure hypothèse, à cette heure de la journée, restait celle d'un marchand et de sa caravane... mais l'apprentie forgeronne ne pourrait le confirmer avant d'y avoir jeté un œil.
Rarement usités pour la laboure, parce que trop chers ou trop précieux, les paysans leur préféraient souvent les bœufs ; mais avec le soleil aussi bas dans le ciel, il ne pouvait s'agir du retour des champs, celui-ci s'étant déjà effectué quelques heures auparavant.
La meilleure hypothèse, à cette heure de la journée, restait celle d'un marchand et de sa caravane... mais l'apprentie forgeronne ne pourrait le confirmer avant d'y avoir jeté un œil.
- Illyana Adelruth
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Localisation : Brakenfürt
Re: La forge
Mer 27 Mai - 23:12
Occupée à achever son triste plan, la brune déposa son outil d'écriture et laissa le tissu tel quel à plat afin que l'encre, de mauvaise qualité, ne vienne pas tout ruiner. Ce qui la fît bouger de sa place en cet instant précis n'était pas le soir venant rendre difficile son travail, et ce qui la fît se saisir de son châle déposé a côté du bois n'était pas non plus le brise frisquette qui se levait alors que le soleil se drapait de l'horizon. Les paysans ne labouraient plus depuis un bon moment et étaient déjà attelés à rappeler leur bétail à coup de sifflements dans les champs en contrebas. Peu de maraîchers pouvaient se vanter d'avoir une bête de somme adaptée au laboure, et encore moins de pouvoir la parer de manière adéquate à la pénibilité du travail. Aussi loin qu'elle se souvienne, il n'y avait qu'une personne dans le village qui cultivait les terres avec pareils bestiaux et leur propriétaire n'avait aucune raison de se rendre au village avec sa monture, qui plus est aussi tardivement.
C'est donc couverte du châle noir afin de masquer bien vite un maximum de peau qu'elle se dirigea d'un pas assuré vers l'arche tenant le toit de l'extension dans laquelle était placée la forge, le regard immédiatement tourné en direction du bruit. Intérieurement, la brune était bien plus qu'amusée : Quel était le preux chevalier qui viendrait descendre une pinte dans pareil endroit reculé du royaume ?
C'est donc couverte du châle noir afin de masquer bien vite un maximum de peau qu'elle se dirigea d'un pas assuré vers l'arche tenant le toit de l'extension dans laquelle était placée la forge, le regard immédiatement tourné en direction du bruit. Intérieurement, la brune était bien plus qu'amusée : Quel était le preux chevalier qui viendrait descendre une pinte dans pareil endroit reculé du royaume ?
- Maître du Jeu
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Re: La forge
Sam 30 Mai - 22:30
Ils étaient deux à s'approcher, chacun sur un cheval différent. Le premier, dans la force de l'âge, un air rugueux de vétéran, portait une cotte d'armes sur broignes, aux armoiries inconnues d'Illyana. Les cheveux châtains, s'arrêtant quelques centimètres au-dessus de ses épaules, sa barbe fournie était poivre et sel, et une cicatrice horizontale avait rendu son œil gauche vitreux, aveugle.
L'autre était beaucoup plus jeune ; blond, le visage glabre, sa monture supportait une pléthore de bagages et à les regarder, il ne faisait absolument aucun doute qu'il s'agissait d'un chevalier et de son écuyer. Une visite inattendue, assurée d'alimenter les rumeurs pendant des semaines ; mais pour l'heure, ils terminaient d'avancer vers la bâtisse sur leur chemin.
Sans doute n'avaient-ils pas prévu de s'arrêter là, à encore quelques limais la vue d'une demoiselle encouragea le plus vieux à tirer avec souplesse sur ses rênes, jusqu'à ce que son destrier ne s'immobilise en renâclant, et que son pupille ne fasse de même, sans s'interroger.
- Holà, pucelle, la salue-t-il d'une voix de basse. Sommes-nous bien arrivés à Brakenfürt ?
L'autre était beaucoup plus jeune ; blond, le visage glabre, sa monture supportait une pléthore de bagages et à les regarder, il ne faisait absolument aucun doute qu'il s'agissait d'un chevalier et de son écuyer. Une visite inattendue, assurée d'alimenter les rumeurs pendant des semaines ; mais pour l'heure, ils terminaient d'avancer vers la bâtisse sur leur chemin.
Sans doute n'avaient-ils pas prévu de s'arrêter là, à encore quelques limais la vue d'une demoiselle encouragea le plus vieux à tirer avec souplesse sur ses rênes, jusqu'à ce que son destrier ne s'immobilise en renâclant, et que son pupille ne fasse de même, sans s'interroger.
- Holà, pucelle, la salue-t-il d'une voix de basse. Sommes-nous bien arrivés à Brakenfürt ?
- Illyana Adelruth
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Localisation : Brakenfürt
Re: La forge
Dim 31 Mai - 3:18
Le regard de la brune se pose longuement sur le visage des deux inconnus, mais bien plus que cela, c'est les armoiries ainsi que leur belle tenue qui la surprenne le plus. Acquérir son propre matériel afin d'aller guerroyer n'était guère permis à tous les hommes, quand bien même cela ne fut-ce qu'une côte d'arme et non une armure intégrale. Venait-ils de la capitale ? Peu de forgerons de campagne avaient le matériel nécessaire afin de pouvoir assembler tant de mailles avec une telle précision. Ses yeux redescendent sur les peintures sans qu'elle n'en comprenne la provenance. A qui appartenait cet écu ? Une question à laquelle elle n'aura sans doute pas de réponse, car son rang ne lui permettait pas de demander pareille information. Le fait qu'il lui adresse la parole la surprend, car jamais quelqu'un d'aussi important n'avait parlementé avec elle, son père étant d'habitude le plus demandé.
- Bonsoir messire, dit-elle en direction du chevalier, bonsoir mon sieur, enchaîne t-elle en direction de l'écuyer.
Tous deux étaient de rang bien supérieur au sien, ainsi s'était-elle assuré d'utiliser les bons termes a destination des bonnes personnes. Une éducation de base si on ne voulait pas se retrouver dans les geôles de sa majesté.
- Oui messire, Brakenfürt se situe au bout de la route à quelques minutes de monture d'ici, vous y serez bien assez tôt sans pousser vos destriers.
Son père disait souvent que les femmes parlaient trop, et Illyana ne faisait guère exception. Heureusement pour sa famille, la brune savait garder sa langue en présence de la noblesse, quand bien même elle ne se privait pas de papoter avec les autres villageois. Il ne fait aucun doute que ce passage inhabituel serait au centre des conversations, et elle ne se priverait pas afin d'être parmi les premières à en avertir ses voisins. Amenaient-ils la guerre ? Venaient-ils prélever un impôt ? Faire la sécurité ? Les gens d'armes étaient des oiseaux de bien mauvais augure.
- Bonsoir messire, dit-elle en direction du chevalier, bonsoir mon sieur, enchaîne t-elle en direction de l'écuyer.
Tous deux étaient de rang bien supérieur au sien, ainsi s'était-elle assuré d'utiliser les bons termes a destination des bonnes personnes. Une éducation de base si on ne voulait pas se retrouver dans les geôles de sa majesté.
- Oui messire, Brakenfürt se situe au bout de la route à quelques minutes de monture d'ici, vous y serez bien assez tôt sans pousser vos destriers.
Son père disait souvent que les femmes parlaient trop, et Illyana ne faisait guère exception. Heureusement pour sa famille, la brune savait garder sa langue en présence de la noblesse, quand bien même elle ne se privait pas de papoter avec les autres villageois. Il ne fait aucun doute que ce passage inhabituel serait au centre des conversations, et elle ne se priverait pas afin d'être parmi les premières à en avertir ses voisins. Amenaient-ils la guerre ? Venaient-ils prélever un impôt ? Faire la sécurité ? Les gens d'armes étaient des oiseaux de bien mauvais augure.
- Maître du Jeu
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Re: La forge
Mar 9 Juin - 10:06
Aucune réponse ne succède à celle d'Illyana. Le chevalier se contente d'inspirer longuement et profondément, tout en se redressant sur son cheval et en roulant ses épaules vers l'arrière, comme une façon d'exprimer à quel point il pouvait être fourbu par un long, long voyage.
L'instant d'après, sa main se déplace vers sa ceinture, passant juste à côté du pommeau de l'épée ceignant son flanc. C'est une bourse en cuir qu'il en détache, sonnante et trébuchante tandis qu'il l'envoie à son écuyer, dans une trajectoire de cloche.
- Trouve une écurie qui sente le foin, lance-t-il d'une voix égale, et une auberge qui sente la viande.
Rattrapant le précieux sésame au vol, le jeune homme acquiesce sans discuter, abattant ses talons sur les flancs de sa propre monture pour s'éloigner au pas, puis au trot. Digne, il prend le temps d'adresser un signe de la tête à leur hôte temporaire, avant de finalement la dépasser.
- Mon armure a besoin de réparations, déclare le chevalier juste après, de but en blanc. Je vois une forge, mais vous avez l'air trop jeune pour être plus qu'une apprentie. Où est votre maître ?
L'instant d'après, sa main se déplace vers sa ceinture, passant juste à côté du pommeau de l'épée ceignant son flanc. C'est une bourse en cuir qu'il en détache, sonnante et trébuchante tandis qu'il l'envoie à son écuyer, dans une trajectoire de cloche.
- Trouve une écurie qui sente le foin, lance-t-il d'une voix égale, et une auberge qui sente la viande.
Rattrapant le précieux sésame au vol, le jeune homme acquiesce sans discuter, abattant ses talons sur les flancs de sa propre monture pour s'éloigner au pas, puis au trot. Digne, il prend le temps d'adresser un signe de la tête à leur hôte temporaire, avant de finalement la dépasser.
- Mon armure a besoin de réparations, déclare le chevalier juste après, de but en blanc. Je vois une forge, mais vous avez l'air trop jeune pour être plus qu'une apprentie. Où est votre maître ?
- Illyana Adelruth
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Re: La forge
Mer 10 Juin - 2:11
La brune observe le spectacle qui s'offre à elle sans conseiller outre mesure l'écuyer. Il était apte à chercher un toit pour son maître et bien mal lui en prendrait de lui faciliter la tâche d'une quelconque manière ou de s'interposer entre lui et le chevalier en face d'elle. C'est donc silencieusement qu'elle tourne la tête un bref instant afin de le suivre du regard et lui rendre son signe d'un tête d'un simple sourire, assez appuyé pour qu'il fut remarqué. Elle ne répond pas par un geste physique, c'était une fille d'une modeste famille et bien que jolie, elle n'était pas d'un rang assez élevé pour faire du pied à un noble en devenir.
Illyana n'était plus une apprentie, mais n'était pas non plus douée au point de réparer une quelconque armure ; c'est donc naturellement qu'elle ne releva pas l'intervention du sieur. Inutile de pinailler sur un terme, apprentie ou non, elle restait une novice.
- Mon père range actuellement le bois derrière la bâtisse, il sera apte à réparer votre armure si cette dernière n'est pas trop endommagée.
Forger une armure était bien impossible pour cette famille. En réparer une par contre, cela ne nécessitait aucun gros oeuvre et était à la portée de tout forgeron digne de ce nom.
- Vous pouvez vous en débarrasser ici-même et nous tâcherons de la réparer pour demain. Le diable est bientôt de sortie et nous ne travaillons pas quand les ténèbres s'invitent.
La nuit était la chose la plus crainte ici bas, et aucune activité nocturne ne s'opérait, l'ombre appartenait au diable, aux manifestations du démon et a ses engeances, tout le monde le savait dans le village et sans doute dans tout le conté grâce aux bons enseignements de l'église. Bien évidemment, certains artisans travaillaient enfermés de nuit car ils n'avaient pas le choix, c'était notamment le cas des boulangers ou des tanneurs qui avaient une autorisation spécifique. Les autres, qui "travaillaient au noir" selon l'expression bien nommée de cette époque, cherchaient à frauder le Roi et à ne pas s'acquitter entièrement de leurs impôts. Sans autorisation expresse ou ordre direct, impossible de faire tourner quoi que ce soit de nuit, qui plus est en présence de la garde.
Etant une femme et qui plus est, une apprentie au même ordre que l'écuyer qui accompagnait le sieur, elle s'approche docilement afin de faire comprendre qu'elle était présente afin de le débarrasser si il le désirait, une position de servante propre à son rang.
- Pardonnez ma curiosité messire, mais ne craignons nous rien ?
Si elle n'avait osé le questionner sur la raison de sa présence, le fait que son matériel ait servi n'était vraiment pas de bon augure. Elle ne demande ainsi pas si il a mené bataille, car cela serait déplacé, mais se contente de s'assurer de sa sécurité. Une question légitime venant du bas peuple.
Illyana n'était plus une apprentie, mais n'était pas non plus douée au point de réparer une quelconque armure ; c'est donc naturellement qu'elle ne releva pas l'intervention du sieur. Inutile de pinailler sur un terme, apprentie ou non, elle restait une novice.
- Mon père range actuellement le bois derrière la bâtisse, il sera apte à réparer votre armure si cette dernière n'est pas trop endommagée.
Forger une armure était bien impossible pour cette famille. En réparer une par contre, cela ne nécessitait aucun gros oeuvre et était à la portée de tout forgeron digne de ce nom.
- Vous pouvez vous en débarrasser ici-même et nous tâcherons de la réparer pour demain. Le diable est bientôt de sortie et nous ne travaillons pas quand les ténèbres s'invitent.
La nuit était la chose la plus crainte ici bas, et aucune activité nocturne ne s'opérait, l'ombre appartenait au diable, aux manifestations du démon et a ses engeances, tout le monde le savait dans le village et sans doute dans tout le conté grâce aux bons enseignements de l'église. Bien évidemment, certains artisans travaillaient enfermés de nuit car ils n'avaient pas le choix, c'était notamment le cas des boulangers ou des tanneurs qui avaient une autorisation spécifique. Les autres, qui "travaillaient au noir" selon l'expression bien nommée de cette époque, cherchaient à frauder le Roi et à ne pas s'acquitter entièrement de leurs impôts. Sans autorisation expresse ou ordre direct, impossible de faire tourner quoi que ce soit de nuit, qui plus est en présence de la garde.
Etant une femme et qui plus est, une apprentie au même ordre que l'écuyer qui accompagnait le sieur, elle s'approche docilement afin de faire comprendre qu'elle était présente afin de le débarrasser si il le désirait, une position de servante propre à son rang.
- Pardonnez ma curiosité messire, mais ne craignons nous rien ?
Si elle n'avait osé le questionner sur la raison de sa présence, le fait que son matériel ait servi n'était vraiment pas de bon augure. Elle ne demande ainsi pas si il a mené bataille, car cela serait déplacé, mais se contente de s'assurer de sa sécurité. Une question légitime venant du bas peuple.
- Maître du Jeu
- Messages : 21
Date d'inscription : 06/05/2020
Re: La forge
Ven 19 Juin - 5:22
Dès qu'il reçoit confirmation que l'endroit pouvait accéder à sa requête, le chevalier se penche sur son cheval, juste avant de balancer sa jambe droite en arrière pour toucher terre. De stature robuste, ses pieds s'enfoncent d'au moins trois centimètres dans le sol quand il le touche.
- Elle ne l'est pas. Plusieurs pièces se sont détachées les unes des autres, en-dessous de l'épaule.
Les anneaux de la broigne étaient cousus sur un support, souvent du cuir, et quand les coutures rompaient, la protection en pâtissait très logiquement, ne bloquant plus les lames. Attrapant la longe, elle-même reliée au licol de se monture, l'homme la passe par-dessus la tête de la monture, prête à la guide.
- Un choix judicieux de votre part. Dieu sait protéger les honnêtes artisans.
Se disant, il levait une main gantée pour se signer, d'un geste maintes et maintes fois répétés, à tel point qu'il en était devenu machinal, presque mécanique. Un son rauque monte de sa gorge suite à la question d'Illyana, qui donnait l'impression d'être réprobateur, mais appuyait surtout une négation.
- Saint Foltest m'en soit témoin, cette terre est sûre.
Plus encore qu'un serment sur son honneur, aucun citoyen, noble, serf ou ecclésiaste ne se permettrait de parjurer le Roi Fondateur de Mithridia, et encore moins un chevalier. " Saint Foltest m'en soit témoin ", c'était l'assurance que l'on disait la vérité.
- Elle ne l'est pas. Plusieurs pièces se sont détachées les unes des autres, en-dessous de l'épaule.
Les anneaux de la broigne étaient cousus sur un support, souvent du cuir, et quand les coutures rompaient, la protection en pâtissait très logiquement, ne bloquant plus les lames. Attrapant la longe, elle-même reliée au licol de se monture, l'homme la passe par-dessus la tête de la monture, prête à la guide.
- Un choix judicieux de votre part. Dieu sait protéger les honnêtes artisans.
Se disant, il levait une main gantée pour se signer, d'un geste maintes et maintes fois répétés, à tel point qu'il en était devenu machinal, presque mécanique. Un son rauque monte de sa gorge suite à la question d'Illyana, qui donnait l'impression d'être réprobateur, mais appuyait surtout une négation.
- Saint Foltest m'en soit témoin, cette terre est sûre.
Plus encore qu'un serment sur son honneur, aucun citoyen, noble, serf ou ecclésiaste ne se permettrait de parjurer le Roi Fondateur de Mithridia, et encore moins un chevalier. " Saint Foltest m'en soit témoin ", c'était l'assurance que l'on disait la vérité.
- Illyana Adelruth
- Messages : 5
Date d'inscription : 07/05/2020
Localisation : Brakenfürt
Re: La forge
Sam 20 Juin - 3:29
Voyant que le noble descendait de sa monture, Illyana s'éloigna d'un pas afin de ne pas s'approcher de trop près du noble animal ni du matériel, permettant ainsi de ne point avoir à se justifier en cas de problème ne serait-il que mineur. Dans ce pays qui n'était guère nommé Cocagne, les turlupins étaient fort nombreux la nuit approchant et la fille du forgeron ne saurait se voir qualifiée en de tels termes, quand bien même seraient-ils infondés.
- Dans ce cas nous fournirons un travail de bon aloi.
Illyana ne savait guère ce qu'était une broigne et ne saurait en reconnaître une si on la lui montrait. Les chevaliers n'étaient pas monnaie courante par ici et ces termes étaient bien trop peu usités dans une forge ou l'on ne battait le fer que pour le bas peuple. Il ne fait cependant aucun doute qu'un homme de métier comme son père avait davantage vécu pour avoir connaissance de ces détails. Face au compliment du sieur, la brune penche servilement la tête en signe de reconnaissance mais également en signe de piété, ses cheveux gras tombant le long de son visage, s'accrochant par endroits sur le devant de son corps dans quelques coutures mal finies de ses vêtements usés.
- Je prierai pour qu'il chevauche à vos côtés messire.
Des chevaliers arrivant à une heure aussi tardive, sans doute n'avaient-ils aucune peur d'affronter la nuit noire. La brune ne partait elle même jamais bien loin de la maison de peur de ne pas arriver à temps, sa mère quant à elle achevait ses cueillettes très tôt dans l'après-midi pour les mêmes raisons. Partir à cheval pour une quelconque contrée était inimaginable à ses yeux. Dans son esprit, sans doute que tous ces risques étaient suffisamment importants pour que Dieu accompagne les braves face aux hasards qui les conduiraient à combattre les ténèbres.
Le son rauque fit trembler la brune de la tête aux pieds, sans doute terrorisée à l'idée d'avoir contrariée l'homme en face d'elle, mais fût bien vite rassurée par sa réponse. Afin de montrer patte blanche, elle ne bouge guère de sa position. Les temps modernes voudraient que l'on proposa de l'eau ou un plat aux voyageurs, mais personne ne serait assez bas dans l'échelle sociale pour manger dans pareil endroit, ou boire l'eau de la rivière, si ce n'est les voisins ou tout autre paysan appartenant à la même classe. Elle ne remet nullement en question une telle affirmation, se contentant de l'acquiescer tout en proposant son aide.
- Mon père ne devrait plus tarder, souhaitez-vous disposer de votre armure immédiatement ?
Avec la nuit tombante, elle ne se risquerait pas l'impolitesse de le faire patienter. Impossible d'attacher la monture le long de la rambarde bien trop branlante pour cela, à peine supportait-elle l'appui d'un être humain. Cependant le poteau porteur qui tenait le toit extérieur de la forge quant à lui semblait bien plus que suffisant afin d'attacher un cheval. Il ne fait aucun doute que cet endroit ne reçoit que rarement de cavaliers.
- Dans ce cas nous fournirons un travail de bon aloi.
Illyana ne savait guère ce qu'était une broigne et ne saurait en reconnaître une si on la lui montrait. Les chevaliers n'étaient pas monnaie courante par ici et ces termes étaient bien trop peu usités dans une forge ou l'on ne battait le fer que pour le bas peuple. Il ne fait cependant aucun doute qu'un homme de métier comme son père avait davantage vécu pour avoir connaissance de ces détails. Face au compliment du sieur, la brune penche servilement la tête en signe de reconnaissance mais également en signe de piété, ses cheveux gras tombant le long de son visage, s'accrochant par endroits sur le devant de son corps dans quelques coutures mal finies de ses vêtements usés.
- Je prierai pour qu'il chevauche à vos côtés messire.
Des chevaliers arrivant à une heure aussi tardive, sans doute n'avaient-ils aucune peur d'affronter la nuit noire. La brune ne partait elle même jamais bien loin de la maison de peur de ne pas arriver à temps, sa mère quant à elle achevait ses cueillettes très tôt dans l'après-midi pour les mêmes raisons. Partir à cheval pour une quelconque contrée était inimaginable à ses yeux. Dans son esprit, sans doute que tous ces risques étaient suffisamment importants pour que Dieu accompagne les braves face aux hasards qui les conduiraient à combattre les ténèbres.
Le son rauque fit trembler la brune de la tête aux pieds, sans doute terrorisée à l'idée d'avoir contrariée l'homme en face d'elle, mais fût bien vite rassurée par sa réponse. Afin de montrer patte blanche, elle ne bouge guère de sa position. Les temps modernes voudraient que l'on proposa de l'eau ou un plat aux voyageurs, mais personne ne serait assez bas dans l'échelle sociale pour manger dans pareil endroit, ou boire l'eau de la rivière, si ce n'est les voisins ou tout autre paysan appartenant à la même classe. Elle ne remet nullement en question une telle affirmation, se contentant de l'acquiescer tout en proposant son aide.
- Mon père ne devrait plus tarder, souhaitez-vous disposer de votre armure immédiatement ?
Avec la nuit tombante, elle ne se risquerait pas l'impolitesse de le faire patienter. Impossible d'attacher la monture le long de la rambarde bien trop branlante pour cela, à peine supportait-elle l'appui d'un être humain. Cependant le poteau porteur qui tenait le toit extérieur de la forge quant à lui semblait bien plus que suffisant afin d'attacher un cheval. Il ne fait aucun doute que cet endroit ne reçoit que rarement de cavaliers.
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